L’âge de croire en tout et d’espérer tout. L’âge de ne pas avoir peur de me lever nue sous une lumière sans filtre. L’âge d’avoir conscience du temps qui passe pour les autres mais pas encore pour moi. L’âge sans anticernes ou seulement pour cacher une piqûre de moustique morfale. L’âge à faire un karaoké décomplexé sur la plage en chantant "Sensualité" d'Axelle Red... L’âge merveilleux. L’âge impatient. L’âge insolent.
Pourquoi cette douce mélancolie quant à ces années où j’avais mes deux mois complets de
vacances en famille ? Où nous nous retrouvions à 20 dans la résidence
secondaire des parents de ma belle-mère dans le sud de France ? Peut-être parce que là-bas, c’était le
rêve. Les étés à Vias se résumaient aux
journées à lézarder au bord de la piscine, aux repas de famille qui
s’éternisaient en pleine terrasse, au visionnage collectif des films de Louis
de Funès, aux parties d’échecs entre midi et deux, aux chichis de la plage (et
le vendeur-sosie de Florent Pagny), à mon amour avec Jonathan puis Xavier puis
Jonathan, aux discussions interminables dans « le tunnel », aux parties de cache-cache dans « la
foret », aux virées en cabriolet avec Romain, aux manèges du fameux EuroPark...
Ma tête tourne. Je m’en veux d’avoir
aussi peu foi en l’avenir ou au contraire trop.
J’ai besoin d’une pause, que je
savoure en ce moment-même. Inspirer pour de bon, pour de vrai, comme si cette
bouffée d’oxygène me donnerait l’orientation pour la suite de mon existence…