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lundi 2 juin 2014

Ne viens pas me chercher.

« Parfois, le mauvais train peut vous emmener à la bonne gare. »

Voici venue l'ère post-Mr.X que j'aborde avec un certain soulagement. Oui, je le sens le déclic est vraiment réel et cette histoire est maintenant derrière moi.
Etant donnée que je suis en repos aujourd'hui, je continue mon marathon Grey's Anatomy en fan consciencieuse qui rattrape son retard après s'y être mis 10 ans après tout le monde.
Mais l'avantage c'est que je peux me les enchaîner les uns après les autres, pour mon plus grand plaisir.

Sinon, j'ai découvert le film "The Lunchbox" qui avait fait sensation à Cannes l'année dernière..

Synopsis : Chaque jour à Bombay, près de 200 000 gamelles (dabba) préparées à la maison sont livrées par les dabbawallahs sur leur lieu de travail aux employés de bureau.
Une erreur de livraison met en contact Ila Singh, une jeune femme au foyer de la classe moyenne hindoue conservatrice, avec Saajan Fernandes, un employé vieillissant, solitaire et chrétien.
S'inventant un soupirant, Ila continue à confectionner des repas pour Saajan qui attend avec de plus en plus d'impatience les déjeuners cuisinés par cette femme mystérieuse. Ils échafaudent une liaison au travers de petits mots cachés dans les dabbas mais progressivement cette vie fantasmée menace d'empiéter sur leur vie réelle.


Il faut savoir que l'université de Harvard a réellement mené une enquête minutieuse sur le système indien des Dabbawalahs, soit la livraison quotidienne des déjeuners sur le lieu de travail des employés, repas concocté le plus souvent à domicile par leur épouse, voire par un restaurant. Résultat : un taux d'erreur quasi nul. 

A partir de là, le réalisateur imagine une relation épistolaire qui pourrait avoir des allures de déjà-vu, si ce n’est qu’ici elle est emplie d’une certaine magie. Celle qui redonne la flamme à cette femme mal mariée et qui réchauffe ce veuf aigri de moins en moins rabougri. Celle de la cuisine qui se goûte à l’écran, des seconds rôles hilarants et de l’amour émouvant.
Mention spéciale à l’orphelin Shaikh, drôle et bouleversant, à l’instar de ce film délicat.

The Lunchbox est aussi un portrait de Bombay, une mégalopole avec ses foules empruntant les transports en commun, contrastant avec l'isolement de beaucoup d'individus, y compris au travail. Les scènes de bureau sont les plus drôles du film, avec leur minutage imperturbable dans un rituel qui ne souffre d'aucune entorse.
Même regard bienveillant et néanmoins très vif sur la condition de la femme à la maison dont le seul dialogue est celui qu'elle entretient avec une voisine de l'étage au-dessus, ce qui nous vaut, là encore, des passages extrêmement amusants.

Il s’agit là d’un petit bijou beau, simple et dépaysant. A consommer sans modération.