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vendredi 10 juillet 2015

William, (ou la preuve que toute la meilleure volonté du monde ne suffit pas forcément).

Il y avait ce gars avec qui je discutais depuis plusieurs jours... 

De longs, très longs messages échangés, un humour à tomber, déjà des petites attentions au travers de ses lignes. Très vite, l'étape du rendez-vous se profile. Date fixée. J'ai peur, bien sûr. Je suis stressée, comme d'habitude. Mais ces longs échanges me rassurent, j'ai l'impression de le connaître déjà. J'ai vu de nombreuses photos de lui : son physique me plaît, ce n'est pas à négliger. Vient le rendez-vous. Au début, un peu intimidés, forcément. Assez rapidement, la conversation se fait, coule d'elle-même. Je ne vois pas le temps passer, je passe une bonne soirée, je l'en assure avant de se quitter. Le petit SMS attendu confirme les impressions échangées.

Lui, très enthousiaste, moi, davantage dans la retenue, je ne m'avance pas, ne fait que confirmer que, oui, c'était une bonne soirée, oui, je veux te revoir. Le prochain rendez-vous est alors fixé. Et encore une fois, tout se passe vraiment bien. La nuit passe. Et je me découvre alors un sentiment d'oppression... Je tente de comprendre : j'ai donc passé une bonne soirée. Le gars est gentil, il a l'air sérieux, vouloir d'une relation... Je m'observe penser, et je comprends : j'essaye de me convaincre de le revoir. Je n'en ai pas envie, ne pas le revoir m'indiffère, mais bon voilà, le gars est gentil, sérieux, sympa, mignon, bien sous tout rapport, je n'ai rien à lui reprocher... 

Alors quoi ? Il suffirait de remplir un certain nombre de critères, de cases à cocher pour se lancer ? Ne pas pouvoir refuser car, sur le papier, le gars semble parfait ? J'ai réfléchis, encore, avant d'envoyer le message pour annuler ce troisième rendez-vous. Ce qui manquait, c'était la petite étincelle. Celle qui aurait fait que la question de le revoir ou pas se serait imposée comme une évidence. "Donne lui une chance" me dit ma bonne conscience, ma culpabilité. Mais après ? Attendre qu'un jour, un éventuel déclic se fasse ? "Il est gentil", cette phrase que je me suis répétée signifie qu’accepter de le revoir aurait signifié avoir renoncé. Renoncer à cette étincelle, renoncer à ces papillons que l'on ressent en regardant celui qui nous plaît parler, en se disant, en pensée, comme une évidence "ohlala : il me plaît". J'ai déjà hâte de ressentir ça à nouveau...

Et c'est en me souvenant le plaisir que l'on a à être dans cet état, que je lui ai fait comprendre que "j'aurais aimé ressentir cette étincelle...".


Conclusion : Oui, je suis enfin prête à être en couple... mais pas avec n'importe qui.