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vendredi 13 janvier 2017

On a testé... un cours d'oenologie.

Si comme moi, vous adorez la France, vous adorez aussi sûrement sa cuisine et ses bons vins. Mais les bons vins, ça se détecte, et nous ne sommes pas tous doués pour le faire...

Ainsi, avec Thomas, on a décidé de mettre les pieds dans le plat verre afin de découvrir comment déguster un bon vin, grâce à un cours d’oenologie. C'est dans le Château du Bois-Huaut,à Gorges, en plein cœur du vignoble nantais, que l'apprentissage a eu lieu. 

Au sein de son domaine familial, Olivier propose des vins de qualité qui ont la particularité d'être vendangés à la main. Il faut alors savoir que ceux qui travaillent de cette façon ne représente que 1% des vignerons d'aujourd'hui car, hélas, la plupart utilisent désormais des machines qui permettent alors d'avoir une rentabilité substantielle. Olivier nous a ainsi expliqué que le fait d'utiliser des machines empêchaient alors de trier les bons des mauvais fruits vu qu'elle se contente de "tout" ramasser à savoir les fruits "pourris", les petits insectes et autres aléas de la nature qui n'ont rien à faire dans une récolte de base. Il faut alors savoir que seul 2% de fruits "pourris" suffisent à entacher le goût entier du vin produit. S'entame alors un cercle vicieux : les vignerons sont obligés d'utiliser du charbon pour tuer le goût de "pourri" qui va également tuer les arômes naturels du vin... ce qui va amener, en plus, l'utilisation de levures chimiques censées ramener le gout naturel du fruit. Or, l'utilisation de ces levures chimiques va tuer les levures naturelles qui prolifèrent dans chaque cépage et qui représentent le "vrai" goût du terroir. 

Ainsi, Olivier fait partie du peu de vignerons qui travaillent encore à l'ancienne avec un vrai savoir-faire et un respect accru pour la nature. En bref : ses vins ont le goût des grands crus français. Après nous avoir montré les différentes vignes qu'il utilisait (certaines sont vieilles de 75 ans !), il nous a fait visité les cuves où le vin macère et où les grappes sont écrasées délicatement par une chambre à air pneumatique pour délivrer tous les arômes du fruit. J'ai ainsi appris que les vignerons remplissent les cuves de dioxyde de carbone (autrefois, les grecs utilisaient de l'huile d'olive) pour préserver le vin du contact de l'oxygène. Aujourd'hui, nous sommes donc capable de produire des vins qui ne vont s'oxygéner pour la première fois que dans le verre du consommateur...



Dernière phase de l'apprentissage et pas les moindres : la dégustation d'une dizaine de vins (rouges et blancs). Celle-ci se déroule en 3 étapes : visuelle, olfactive et gustative. 
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  • Voir : Remarquer la couleur de la robe : un rouge violacé aura jusqu'à 3 ans d'âge. Inversement un rouge pourpre aura une quinzaine d'années. (au niveau des vins blancs, plus la robe est dorée, plus le vin est millésimé). La brillance, elle, va être un témoin de l'acidité du vin ce qui permet ainsi de comparer facilement deux verres sans les avoir goûter. Enfin, les "larmes" autour du verre vont représenter l'onctuosité du breuvage.
  • Sentir : Place ensuite au nez, ou plutôt aux nez : le premier lorsque le vin est immobile, le deuxième lorsque le verre est remué (et donc oxygéné). Si on note ainsi une différence entre les deux nez, cela signifie que le vin va bien vieillir dans le temps et qu'on peut le conserver. A contrario, s'il n'y a pas de différences spécifiques, c'est un vin qu'il vaut mieux consommer jeune car il n'y pas spécialement d'intérêt à le faire vieillir. Le fait de comparer aussi ces deux nez permet de segmenter les arômes primaires des arômes secondaires du breuvage en question. 
  • Goûter : il existe 4 palettes aromatiques. La végétalité, l’animalité, la minéralité, le fruité. (Astuce : pour bien séparer le goût de l’alcool, il faut grumeler en plaçant le vin sous la langue et en le faisant bouillonner en inspirant de l’air par la bouche.). On parle alors de l'attaque du vin, si elle est légère, souple ou puissante, de la reconnaissance des saveurs, de la longueur en bouche, si le vin persiste ou non. Et là, on apprécie. 
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Sans m'en rendre compte, j'ai découvert ce qu'est un bon vin à savoir un vin "équilibré" entre l'acidité, le sucre et les divers arômes utilisés. Nous avons ainsi adoré l'expérience qui a été menée - en plus - dans un cadre magnifique et sommes repartis ainsi avec pas moins de 6 bouteilles choisies avec soin par notre vigneron préféré, un véritable passionné passionnant.