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vendredi 3 février 2017

[LIVRE] 22/11/63.



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Vous l'aurez compris, 22/11/63 est un roman d'ampleur, par sa taille et son sujet. Mais c'est également une oeuvre d'ampleur par l'émotion qu'elle suscite auprès du lecteur. C’était mon tout premier  livre de Stephen King, et la barre est placée très haute puisque qu’il s’agit d’un coup de cœur intersidéral. Incroyablement bien documenté, c’est un ouvrage qui vous apprendra des tas de choses sur l’assassinat du président, ses théories et le contexte socio-culturel (et politique) des U.S.A des années 58 à 63. Notre héros, Jake, va devoir s’adapter à un autre mode de vie qu’il trouve parfois plus simple, plus doux, plus beau, mais aussi parfois plus compliqué, plus rude. On a là un avis assez équilibré sur la vie sociale des sixties qui nous est livrée avec ses difficultés. Racisme, condition de la femme, tabagisme et alcoolisme excessif, sublimes voitures américaines, enseignement, courants de pensées, musique, dance, insouciance, renouveau… 
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Jake est donc un homme ordinaire qui va vivre une formidable aventure... Et, surtout, il pourrait bien tenir entre ses mains le destin d’un pays tout entier - voire du monde - s’il parvient à déjouer l’assassinat de JFK. Pendant 5 ans il va devoir vivre dans le passé et élaborer ses plans, trouver Lee Harvey Oswald et l’observer. Mais bien sûr notre héros va aussi croiser le destin d’autres personnes… comment ne pas vouloir aussi les aider ? Et s’il sauvait Harry, son élève du programme adulte dont la famille fut massacrée à présent qu’il connait son histoire et qu’il est revenu pile à la bonne époque ? A-t-il vraiment le droit de tomber amoureux ? Comment faire les choses sans altérer le cours du temps ? Qu'est-ce-que cela va changer pour le monde entier ? 

Il faut alors savoir que peu importe le nombre d’années que passe Jake dans le passé, il ne se passera toujours que deux minutes dans son présent. Mais cela ne l’empêchera pas de vieillir. Ainsi, s’il part et reste 5 ans dans le passé, il a vieilli de 5 ans même s’il est parti de son présent que 2 minutes. Autre fait important : à chaque fois que le héros repart dans le passé il remet les compteurs à zéro. Ses interventions sont annulées, autant vous dire qu'il ne faut pas se planter, sous peine de devoir tout recommencer ! Il est alors évident qu’il ne peut pas se permettre de faire et refaire ses actions pour les perfectionner et qu’il n’aura que « peu de chances » de parvenir à son but. Mais est-il vraiment pertinent de déjouer cet assassinat ? L'ultime difficulté étant que le passé ne veut pas être changé, il se défend et met des bâtons dans les roues de notre héros...  
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J’ai donc aimé 22/11/63 pour plein de raisons. J’ai adoré découvrir les Etats-Unis des années 60 du point de vue « moderne » de Jake, partager ses problèmes d’adaptation à une autre époque, à la fois si proche et si lointaine. J’ai adoré Jake et sa manière d’aimer les personnages secondaires, si réalistes et attachants. J’ai adoré la manière de raconter cette histoire, l’écriture fluide. J’ai adoré la manière de traiter le voyage dans le temps. Tout y est et nous avons vraiment l’impression de traverser le temps avec Jake, d'autant que le récit fictif se mélange subtilement aux faits et personnages réels de ce moment de l'histoire. Me concernant, il s'agit là d'une lecture qui restera tout bonnement inoubliable, j’en suis certaine. Il fait partie de ces livres qui vous accompagnent longtemps. Je suis loin d'être une amatrice d'Histoire, et je ne connaissais que les grandes lignes de ce passage particulier qu'est l'assassinat de JFK, mais ce roman m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur le sujet. Autant vous dire que j’ai également très envie de dévorer d’autres romans de Stephen King ! Je n'ai maintenant qu'un seul souhait : pouvoir revenir dans le passé, atteinte d'une légère amnésie, et pouvoir me replonger dans ce roman l'air de rien...

« Alors la musique nous prend, la musique abolit les ans et nous dansons. »