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vendredi 24 février 2017

Dzien Dobry Krakow !




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On a... vu un château légendaire et un dragon qui crache du feu, mangé des pierogis à tous les repas, visité Auschwitz en ayant l'impression d'être seuls au monde, crapahuté au travers de la mine de sel de Wieliczka, bu des chocolats chauds à tomber par terre dans des cafés plus que charmants, fait un tour de calèche (romantique) au sein de la vieille ville, été émerveillé en entendant le clairon de la Basilique Sainte-Marie (le musicien nous a fait coucou !), marché dans les pas de Copernic et de Jean Paul II au sein de l'université Jagellonne, croisé de fervents catholiques, arpenté le quartier juif Kazimierz en long, en large et en travers... ❤
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mardi 21 février 2017

[SERIE] Westworld.

 Le parc Westworld vous offre une expérience sans précédent, presque aussi réelle que la réalité mais avec les ajustement nécessaires à votre entière jouissance. Venez découvrir ce monde hors du temps, vaste comme un pays où chaque hôte est susceptible de vous plonger dans une quête des plus passionnantes, où des combats endiablés vous attendent lorsque vous aurez fait le tour des orgies et du stupre... En êtes-vous seulement capable ? En avez-vous assez de votre morne quotidien où rien de bien excitant ne s'y déroule ? Êtes-vous prêts à trouver en vous les graines de la sauvagerie ? Oui ? Fort bien, dans ce cas je vous souhaite la bienvenue dans ce qui est désormais votre monde ! Tentant n'est-ce pas ?...

Synopsis : Westworld est un parc d'attractions futuriste recréant l'univers de l'Ouest américain (Far West) du XIXe siècle. Il est peuplé d'androïdes, appelés "hôtes", réinitialisés à la fin de chaque boucle narrative. Les visiteurs, appelés "nouveaux venus", peuvent y faire ce qu'ils veulent sans aucune conséquence. Mais à la suite d'une mise à jour du programme des androïdes, les dirigeants du parc devront faire face à plusieurs bugs dans leur comportement...
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Vous l'aurez compris, le parc permet, pour la modique somme de 40 000 dollars par jour, d’immerger les visiteurs dans la vie quotidienne du Far West en leur proposant divers scénarios et en leur laissant la possibilité de tuer, violenter ou violer tous les personnages du parc. Ces personnages, appelés "hôtes", sont des robots extrêmement sophistiqués qui ne peuvent blesser les visiteurs. Certains ne se laisseront pas faire mais, qu'à cela ne tienne, tout est écrit, chaque ligne de dialogue, chaque expression pour rendre l'expérience la plus authentique possible. Cet endroit, c’est un peu l’occasion pour chacun d’être ce qu’il ne peut être en société. C’est l’occasion pour tous de se lâcher, sans être constamment jugés. Et c’est valable également dans les coulisses, puisque les membres du personnel  (au siège de cette énorme entreprise qu'est le parc) se donnent un malin plaisir à « dominer » ces robots, qui sont apparemment dépourvus d’âme. Mais voilà, la mise à jour des « rêveries » va changer la donne… 

A partir de là, la série va se mettre à explorer les limites entre intelligence artificielle et conscience et l’éveil progressif de certains hôtes va apporter une complexité scénaristique et un suspense digne des plus grandes séries, Le gros point fort de Westworld, ce sont ses niveaux de lectures. Evidemment certains vont être devinés par le spectateur, mais dans l'ensemble si peu... Et tant d'erreurs de notre part son commises à sous-interpréter les faits présentés. A plusieurs reprise on croit avoir saisi une situation pour déchanter par la suite. Un secret est révélé dévoilant une nouvelle interprétation, qui sera subtilement altérée par la suite au fil de nos découvertes. On jongle ainsi avec de nombreux personnages et plusieurs trames temporelles qui ne feront que renforcer l'intrigue. Sans vous spoiler, je peux vous dire que les rebondissements s’enchaînent et nous scotchent sur notre siège, tant ils sont inattendus. Jusqu’à l’ultime scène du season finale, qui vient finir cette excellente première saison en apothéose.

Je n'irai pas plus loin dans l'histoire, elle mérite amplement d'être découverte pour ce qu'elle est, à savoir un récit extrêmement audacieux où chacun des protagonistes évoluent dans un interminable (?) labyrinthe.....


lundi 6 février 2017

On a vécu... 60 minutes avec Kheiron.

Je connaissais Kheiron par ses apparitions dans Bref (Canal +) et par son récent film "Nous trois ou rien", qu'il a réalisé et où il partage l'affiche avec la belle Leïla Bekthi. Ce dernier m'avait énormément touchée car il raconte l'histoire de ses parents, des révolutionnaires iraniens qui ont émigré en France. C'est pour moi un film magique et immanquable qui nous fait passer du rire aux larmes, bouleverse les âmes et interpelle les consciences à travers un message de tolérance incroyablement fort. Ça a été pour moi une claque monumentale qui m'a laissé un très beau souvenir.  J'avais donc encore plus envie de découvrir ce mystérieux personnage, à travers son one-man show qui nous montre encore une nouvelle facette de lui (bien loin de celle de son film !).

Sur une scène à 180 degrés, l'humoriste joue la carte de l'interactivité avec le public, poussée ici au maximum. Kheiron prévient dès l'introduction et interroge : " Qui est le plus jeune de la salle ? Bonjour Colin, tu as 9 ans, c'est ça ? Et bien après mon spectacle, tu seras devenu un adulte !". Qui est célibataire ? Qui est actif ? Qui est mineur ? A chaque réponse, les vannes et les sujets fusent... et on jubile. Son objectif ? La "soirée unique", qui permet à chaque spectateur de revenir pour apprécier à chaque représentation un nouveau spectacle.  En effet, chaque soir il puise dans ses trois heures de spectacle pour en sélectionner 60 minutes qui seront adaptées aux réponses des spectateurs présents dans la salle. Blagues salaces, sexistes, machistes, perverses, sur les origines ethniques, sur la politique, sur l'actualité... Il ne nous livre pas un show mais une véritable leçon de stand-up ultra-rythmé, impertinent, voire carrément trash... pour notre plus grand plaisir. 
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Kheiron est un homme sans limite, sans complexe, sans tabou. Il rit de tout et avec tout le monde, une qualité qui montre son intelligence et son ouverture d'esprit. Tellement ouvert d'ailleurs qu'il ne se cache absolument pas des critiques, comme le montre l'affiche du spectacle avec la critique de Télérama mise en gros "On n'aime pas". En introduction, il donne ainsi la possibilité aux spectateurs qui sont amenés à être mal à l'aise par cet humour acide, et qui ne voudraient pas être interpellés au cours du spectacle, de lever leur main afin que Kheiron les repère et qu'il n’interagisse pas avec eux avant de commencer à prendre les gens à parti (et celui-ci joue vraiment le jeu et respecte la volonté de la personne qui devient alors "simple spectateur".). En bref, j'ai passé un excellent moment, et j'ai tellement ri que ces 60 minutes m'ont paru bien trop courtes ! C'est la première fois qu'un one-man show me transporte autant et même Thomas, habituellement hermétique à toute forme d'humour scénique, a passé la totalité du spectacle écroulé (dans le bon sens du terme) dans son fauteuil. C'est bien simple, je ne l'avais JAMAIS vu comme ça. 

Ce que je retiens par dessus tout est son talent incroyable pour l'improvisation. Ses blagues et ses vannes tombent à pic. Aucun moment de blanc, il vanne plus vite que son ombre. Et pour finir, ce que j'ai préféré est sa générosité : en plus de prendre du temps après le spectacle pour prendre des photos avec l'intégralité des spectateurs, il leur offre une invitation à vie à tous ses prochains spectacles. En somme : je suis très admirative de l'homme (que je qualifierai même de génie) et très fan de cet humour qui dérange. :)


vendredi 3 février 2017

[LIVRE] 22/11/63.



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Vous l'aurez compris, 22/11/63 est un roman d'ampleur, par sa taille et son sujet. Mais c'est également une oeuvre d'ampleur par l'émotion qu'elle suscite auprès du lecteur. C’était mon tout premier  livre de Stephen King, et la barre est placée très haute puisque qu’il s’agit d’un coup de cœur intersidéral. Incroyablement bien documenté, c’est un ouvrage qui vous apprendra des tas de choses sur l’assassinat du président, ses théories et le contexte socio-culturel (et politique) des U.S.A des années 58 à 63. Notre héros, Jake, va devoir s’adapter à un autre mode de vie qu’il trouve parfois plus simple, plus doux, plus beau, mais aussi parfois plus compliqué, plus rude. On a là un avis assez équilibré sur la vie sociale des sixties qui nous est livrée avec ses difficultés. Racisme, condition de la femme, tabagisme et alcoolisme excessif, sublimes voitures américaines, enseignement, courants de pensées, musique, dance, insouciance, renouveau… 
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Jake est donc un homme ordinaire qui va vivre une formidable aventure... Et, surtout, il pourrait bien tenir entre ses mains le destin d’un pays tout entier - voire du monde - s’il parvient à déjouer l’assassinat de JFK. Pendant 5 ans il va devoir vivre dans le passé et élaborer ses plans, trouver Lee Harvey Oswald et l’observer. Mais bien sûr notre héros va aussi croiser le destin d’autres personnes… comment ne pas vouloir aussi les aider ? Et s’il sauvait Harry, son élève du programme adulte dont la famille fut massacrée à présent qu’il connait son histoire et qu’il est revenu pile à la bonne époque ? A-t-il vraiment le droit de tomber amoureux ? Comment faire les choses sans altérer le cours du temps ? Qu'est-ce-que cela va changer pour le monde entier ? 

Il faut alors savoir que peu importe le nombre d’années que passe Jake dans le passé, il ne se passera toujours que deux minutes dans son présent. Mais cela ne l’empêchera pas de vieillir. Ainsi, s’il part et reste 5 ans dans le passé, il a vieilli de 5 ans même s’il est parti de son présent que 2 minutes. Autre fait important : à chaque fois que le héros repart dans le passé il remet les compteurs à zéro. Ses interventions sont annulées, autant vous dire qu'il ne faut pas se planter, sous peine de devoir tout recommencer ! Il est alors évident qu’il ne peut pas se permettre de faire et refaire ses actions pour les perfectionner et qu’il n’aura que « peu de chances » de parvenir à son but. Mais est-il vraiment pertinent de déjouer cet assassinat ? L'ultime difficulté étant que le passé ne veut pas être changé, il se défend et met des bâtons dans les roues de notre héros...  
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J’ai donc aimé 22/11/63 pour plein de raisons. J’ai adoré découvrir les Etats-Unis des années 60 du point de vue « moderne » de Jake, partager ses problèmes d’adaptation à une autre époque, à la fois si proche et si lointaine. J’ai adoré Jake et sa manière d’aimer les personnages secondaires, si réalistes et attachants. J’ai adoré la manière de raconter cette histoire, l’écriture fluide. J’ai adoré la manière de traiter le voyage dans le temps. Tout y est et nous avons vraiment l’impression de traverser le temps avec Jake, d'autant que le récit fictif se mélange subtilement aux faits et personnages réels de ce moment de l'histoire. Me concernant, il s'agit là d'une lecture qui restera tout bonnement inoubliable, j’en suis certaine. Il fait partie de ces livres qui vous accompagnent longtemps. Je suis loin d'être une amatrice d'Histoire, et je ne connaissais que les grandes lignes de ce passage particulier qu'est l'assassinat de JFK, mais ce roman m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur le sujet. Autant vous dire que j’ai également très envie de dévorer d’autres romans de Stephen King ! Je n'ai maintenant qu'un seul souhait : pouvoir revenir dans le passé, atteinte d'une légère amnésie, et pouvoir me replonger dans ce roman l'air de rien...

« Alors la musique nous prend, la musique abolit les ans et nous dansons. »